HOUDAÏFA, Hicham (sous la direction de), Migrations au Maroc, l'impasse ? , Casablanca : Éd. En toutes lettres, 2019, 162 p
In: Migrations société: revue trimestrielle, Band 187, Heft 1, S. 129-135
ISSN: 2551-9808
34 Ergebnisse
Sortierung:
In: Migrations société: revue trimestrielle, Band 187, Heft 1, S. 129-135
ISSN: 2551-9808
In: Hérodote: revue de géographie et de géopolitique, Band 182, Heft 3, S. 93-108
ISSN: 1776-2987
La Libye post-Kadhafi constitue un terreau opportun de reconfiguration géopolitique des migrations. Les pratiques et les dynamiques d'acteurs liées aux migrations s'inscrivent avant tout dans une continuité avec celles de l'ère Kadhafi. La reconfiguration géopolitique des migrations est le résultat de processus d'adaptation des acteurs, lié au contexte politique et sécuritaire libyen, en articulation avec d'autres évolutions sur les parcours et les marchés de la migration. L'intensification des trafics s'accompagne de l'éclatement des acteurs intervenant sur les migrations, sources de multiples risques pour les migrants. Dans un contexte régional de « guerre à la mobilité », l'ensemble conduit à une illustration paroxystique de la porosité entre trafic de migrants et traite des personnes, qui justifie l'intervention d'acteurs extérieurs. La reconfiguration en cours est ainsi également liée à l'émergence et à l'expérimentation de nouvelles formes de gestion des migrations sur le territoire libyen et plus largement en Afrique, visant ou contribuant à modeler le futur des migrations africaines.
In: Migrations société: revue trimestrielle, Band 179, Heft 1, S. 75-89
ISSN: 2551-9808
Au cours des vingt dernières années, l'ensemble des États de l'Afrique méditerranéenne et sahélienne a entrepris de légiférer sur la question des migrations. Les nouvelles mesures juridiques partagent une orientation essentiellement restrictive et répressive des migrations, consistant, sous des formats divers, en l'intensification des sanctions et le développement des infractions liées à la mobilité, sans création de droits ni amélioration de l'accès aux droits pour les migrants, à l'exception récente du Maroc. Si la pression de l'Union européenne sur ces États, qu'elle considère comme des pays d'origine et de transit de migrants lui étant destinés, est déterminante, cette convergence juridique s'inscrit aussi dans un mouvement mondial de politisation, de juridicisation et de sécuritisation des migrations, observée depuis les années 1990. Les dynamiques juridiques autour des migrations en Afrique méditerranéenne et sahélienne reflètent de grandes tendances transversales, telles que l'extension du risque pénal pesant sur les mobilités, l'engagement à les contenir en amont des frontières et l'instrumentalisation de la lutte contre la traite des personnes et le trafic de migrants. En mettant ainsi à mal les circulations pourtant promues dans l'imagerie et les discours africains, ces dynamiques s'inscrivent moins dans une soumission à des injonctions extérieures que dans des ambitions nationales d'intégration et d'élévation dans un ensemble géopolitique régional et mondial. L'article montre aussi que l'irruption et la diffusion de la problématique migratoire dans la région, même sur un canevas se voulant apolitique, créent la politisation et l'inclusion d'un nombre croissant d'acteurs dans ce nouveau champ politique nourri de voix transnationales.
International audience ; From the emergence of a 'fortress Europe' in the 1990s to the constitution of a 'sentinel Maghreb' in the 2000s, law has accompanied the evolution of migration policies on both sides of the Mediterranean. In the EU, the harmonisation of immigration and asylum policies has led to the revision of legislations in all the Member States on the basis of common standards and newly created norms. In the Maghreb States, the legal frameworks governing border crossing and migration have been reformed. Those developments in States devoid of any migration policy hitherto and particularly lacking in terms of law-making and -implementing have been largely attributed to the influence of their neighbourhood with the EU. However, the enactment of new laws to control migration as a core element of sovereignty and national security has also been a global trend since the mid-1990s. Diversity in the scope, content and implementation of Maghrebian reforms in the 2000s as well as more recent evolutions in the region confirm that legal development, if any, has been the result of a complex and country-specific process in which various and evolving cross-level factors have interacted.
BASE
International audience ; From the emergence of a 'fortress Europe' in the 1990s to the constitution of a 'sentinel Maghreb' in the 2000s, law has accompanied the evolution of migration policies on both sides of the Mediterranean. In the EU, the harmonisation of immigration and asylum policies has led to the revision of legislations in all the Member States on the basis of common standards and newly created norms. In the Maghreb States, the legal frameworks governing border crossing and migration have been reformed. Those developments in States devoid of any migration policy hitherto and particularly lacking in terms of law-making and -implementing have been largely attributed to the influence of their neighbourhood with the EU. However, the enactment of new laws to control migration as a core element of sovereignty and national security has also been a global trend since the mid-1990s. Diversity in the scope, content and implementation of Maghrebian reforms in the 2000s as well as more recent evolutions in the region confirm that legal development, if any, has been the result of a complex and country-specific process in which various and evolving cross-level factors have interacted.
BASE
In: Politique africaine, Band 125, Heft 1, S. 43-63
Résumé Le régime libyen, réputé dépourvu de règles, faisait un usage répété et singulier des tribunaux nationaux et internationaux dont les procédures, davantage que les décisions, devaient permettre d'atteindre des objectifs politiques. À partir de l'analyse de quatre affaires s'entremêlant sur vingt ans (1990-2010), l'article présente cette tactique judiciaire qui consistait à recourir à la justice comme instrument de négociation internationale et de communication interne.
In: La politique africaine, Heft 125, S. 43-64
ISSN: 0244-7827
International audience ; La guerre en Libye et le départ de centaines de milliers d'étrangers qu'elle suscite offrent une perspective renouvelée de la réalité migratoire de ce pays et des politiques qu'elle a suscitées ces dernières années. Marché du travail gourmand d'une main d'oeuvre étrangère toujours plus diverse, la Libye jouait d'une diplomatie migratoire reflétée dans un droit tout aussi versatile et proclamatoire. Vis-à-vis de l'Europe, elle sut faire des migrants sur son sol un spectre en transit auquel l'avant-poste italien, déjà isolé, ne pouvait résister, tandis que les réformes de son droit des étrangers plongeaient la plupart de ces derniers dans l'irrégularité. Faible de sa déraison en matière migratoire, l'UE a succombé à la « diplomatie pirate » libyenne et progressivement abandonné principes et garde-fous juridiques pour s'engager dans une coopération ad hoc, principalement déléguée à l'Italie, permettant de contenir la migration au Sud de la Méditerranée.
BASE
For ten years, Maghreb countries have experienced unprecedented legislative developments, particularly in migration and citizenship law. The concomitance of reforms in both these fields – matching a parallel phenomenon in Europe – arguably reveals an awareness of being migrantreceiving countries and increasingly mixed societies. Revisions in citizenship legislation have mainly been motivated by gender-related concerns and, as such, have only affected immigrants indirectly. Despite some still rigid and discriminatory provisions, the Maghreb presents a range of regulations and national responses in addressing differences, which has the potential to turn successive generations of foreign residents into citizens. Yet, some recent changes have also demonstrated a new reluctance towards the possible integration of foreign citizens.
BASE
International audience ; Depuis une vingtaine d'années, la migration est saisie par un foisonnement terminologique visant à la décrire, la catégoriser, voire la construire. De nouveaux termes côtoient des interprétations revisitées d'expressions pré-existantes et, par leur répétition, la diffusion de leur usage, ces mots s'imposent dans les paroles et les écrits. Rencontrée en premier lieu auprès des acteurs politiques, et singulièrement auprès des institutions internationales, l'extension du vocable autour de la migration s'étend à d'autres sphères au point d'investir les cadres juridiques. Loin d'être anodin, le développement terminologique est porteur de sens et lorsqu'il investit un domaine, le domaine juridique, où chaque mot est censé être porteur d'un sens précis, les incertitudes sémantiques apparaissent plus marquées. Nous ne procèderons pas ici à une présentation sociologique de l'évolution de la terminologie et de la sémantique autour de la migration et des migrants. Nombreux sont les sociologues et les politologues qui analysent l'usage et le sens des termes en ce domaine pour les media, les populations hôtes ou les migrants eux-mêmes 2 , ainsi que la fabrication et la diffusion du discours autour de la migration 3. Cet article se concentrera sur la terminologie à dimension « officielle », adoptée et utilisée par les institutions gouvernementales et intergouvernementales, et susceptible de revêtir une dimension juridique. Même ainsi circonscrite, la présentation de l'ensemble des concepts, des notions et des expressions développés ces dernières années par les institutions dépasserait le cadre d'une seule étude, et celle-ci se focalisera sur des morceaux choisis de la terminologie visant à décrire et catégoriser les migrations. Comme tout domaine d'action politique, la migration a toujours été accompagnée d'une terminologie officielle. Jusqu'aux années 1990, cette terminologie était peu prolifique et évoluait avant tout dans un cadre national. Elle était peu prolifique car peu de catégories de ...
BASE
The war in Libya and the departure of hundreds of thousands of foreigners offer a renewed perspective of the country's migration reality and the policies it has generated in recent years. As a labour market with an ever more diverse foreign labour force, Libya had a migration diplomacy reflected in an equally versatile and provocative right. As far as Europe is concerned, it has made migrants on its soil a transit spectrum that the already isolated Italian front line could not withstand, while the reforms of its law for foreigners plunged most of them into an irregular situation. The EU has been unsuccessful in Libya's "pirate diplomacy" and gradually abandoned legal principles and safeguards to engage in ad hoc cooperation, mainly delegated to Italy, to contain migration in the Southern Mediterranean. ; International audience ; The war in Libya and the departure of hundreds of thousands of foreigners offer a renewed perspective of the country's migration reality and the policies it has generated in recent years. As a labour market with an ever more diverse foreign labour force, Libya had a migration diplomacy reflected in an equally versatile and provocative right. As far as Europe is concerned, it has made migrants on its soil a transit spectrum that the already isolated Italian front line could not withstand, while the reforms of its law for foreigners plunged most of them into an irregular situation. The EU has been unsuccessful in Libya's "pirate diplomacy" and gradually abandoned legal principles and safeguards to engage in ad hoc cooperation, mainly delegated to Italy, to contain migration in the Southern Mediterranean. ; La guerre en Libye et le départ de centaines de milliers d'étrangers qu'elle suscite offrent une perspective renouvelée de la réalité migratoire de ce pays et des politiques qu'elle a suscitées ces dernières années. Marché du travail gourmand d'une main d'oeuvre étrangère toujours plus diverse, la Libye jouait d'une diplomatie migratoire reflétée dans un droit tout aussi versatile et ...
BASE
International audience ; Depuis une vingtaine d'années, la migration est saisie par un foisonnement terminologique visant à la décrire, la catégoriser, voire la construire. De nouveaux termes côtoient des interprétations revisitées d'expressions pré-existantes et, par leur répétition, la diffusion de leur usage, ces mots s'imposent dans les paroles et les écrits. Rencontrée en premier lieu auprès des acteurs politiques, et singulièrement auprès des institutions internationales, l'extension du vocable autour de la migration s'étend à d'autres sphères au point d'investir les cadres juridiques. Loin d'être anodin, le développement terminologique est porteur de sens et lorsqu'il investit un domaine, le domaine juridique, où chaque mot est censé être porteur d'un sens précis, les incertitudes sémantiques apparaissent plus marquées. Nous ne procèderons pas ici à une présentation sociologique de l'évolution de la terminologie et de la sémantique autour de la migration et des migrants. Nombreux sont les sociologues et les politologues qui analysent l'usage et le sens des termes en ce domaine pour les media, les populations hôtes ou les migrants eux-mêmes 2 , ainsi que la fabrication et la diffusion du discours autour de la migration 3. Cet article se concentrera sur la terminologie à dimension « officielle », adoptée et utilisée par les institutions gouvernementales et intergouvernementales, et susceptible de revêtir une dimension juridique. Même ainsi circonscrite, la présentation de l'ensemble des concepts, des notions et des expressions développés ces dernières années par les institutions dépasserait le cadre d'une seule étude, et celle-ci se focalisera sur des morceaux choisis de la terminologie visant à décrire et catégoriser les migrations. Comme tout domaine d'action politique, la migration a toujours été accompagnée d'une terminologie officielle. Jusqu'aux années 1990, cette terminologie était peu prolifique et évoluait avant tout dans un cadre national. Elle était peu prolifique car peu de catégories de migrations étaient identifiées en tant que cibles d'action politique. Les réfugiés s'opposaient aux travailleurs immigrés – que, de manière intéressante, on qualifiait de 'travailleurs invités' en Allemagne (Gastarbeiter) ou en Grande-Bretagne (guest workers) pour signifier leur caractère temporaire, combinant une tolérance à un besoin
BASE
In: Outre-terre: revue française de géopolitique, Band 23, Heft 3, S. 289-303
ISSN: 1951-624X
In: Migrations société: revue trimestrielle, Band 123-124, Heft 3, S. 19-50
ISSN: 2551-9808
Euro-Mediterranean Consortium for Applied Research on International Migration (CARIM) ; (EN)Libya is situated at a cultural and geopolitical crossroads with its roots in the Sahara, Mediterranean, Machrek and Maghreb. Its long borders are the result of a rich and eventful history. Here the Libyan borders are specifically examined from Colonel Kadhafi's rise to power in 1969. The new head of State was to situate borders at the core of his foreign policy, be that policy pan Arabism or pan Africanism. And despite the failure of attempts at union with neighbours and Tripoli's isolation from the international community, Kadhafi has continued to call for the overturning of borders and states. At present, the migratory issue, subjected to new diplomatic dilemmas, is juggled together with the political idea of the free movement of persons and the need for control over territorial limits. And though still managed chaotically migration policy is, in the stream of rapprochement with the EU, nevertheless going through a rationalization phase, particularly as far as border management is concerned. (FR)Située à un carrefour géopolitique et culturel, plongeant ses racines dans le Sahara, la Méditerranée, le Machrek et le Maghreb, la Libye est dotée de frontières longues issues d'une histoire riche et mouvementée. Les limites libyennes sont abordées de manière spécifique depuis l'arrivée au pouvoir du Colonel Kadhafi en 1969, qui les place au coeur de sa politique extérieure orientée vers le panarabisme puis le panafricanisme. Malgré l'échec des tentatives d'union avec ses voisins puis l'isolement de Tripoli sur la scène internationale, Kadhafi maintient une diatribe valorisant le dépassement des frontières et des Etats. La question migratoire, confrontée aujourd'hui à de nouveaux enjeux diplomatiques, est soumise à une approche acrobatique tiraillée entre la proclamation de la liberté de circulation des personnes et la recherche d'une maîtrise des limites territoriales. Toujours gérée de manière chaotique, elle semble faire actuellement l'objet d'une certaine rationalisation, notamment dans ses aspects liés à la gestion des frontières, dans le cadre d'un rapprochement avec l'Union européenne.
BASE